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Blog d'une lesbienne Sylvae
13 octobre 2012

Guy de Maupassant 1887

photo_lesbienne_couleur47

 

L'AFFINITE DES CHAIRS

 

Je ne l'entendais pas, tant je la regardais 
Par sa robe entr'ouverte, au loin je me perdais, 
Devinant les dessous et brûlé d'ardeurs folles : 
Elle se débattait, mais je trouvai ses lèvres ! 
Ce fut un baiser long comme une éternité 
Qui tendit nos deux corps dans l'immobilité 
Elle se renversa, râlant sous ma caresse ; 
Sa poitrine oppressée et dure de tendresse 
Haletait fortement avec de longs sanglots. 
Sa joie était brûlante et ses yeux demi-clos ; 
Et nos bouches, et nos sens, nos soupirs se mêlèrent 
Puis, dans la nuit tranquille où la campagne dort, 
Un cri d'amour monta, si terrible et si fort 
Que des oiseaux dans l'ombre effarés s'envolèrent 
Ainsi que deux forçats rivés aux mêmes fers 
Un lien nous tenait, l'affinité des chairs.

GUY DE MAUPASSANT ( 1887)

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